L’action 4 du projet Nattur a pour objet le support aux professionnels des Activités de Pleine Nature (APN) et entre autres, la réalisation d’ateliers de professionnalisation/formation.
À Girona, l’UdG organise des ateliers de formation pratiques, en fonction des besoins des professionnels du secteur et en collaboration avec les partenaires associés:
- Créativité et création de produits touristiques ;
- Webmarketing et gestion de plateformes (TripAdvisor…) ;
- TripAdvisor: comment en tirer partie et comment répondre?;
- Création de produits et travail en réseau ;
- Assister à un workshop
Malheureusement la pandémie a interrompu ces ateliers, réduisant pratiquement à zéro l’activité du secteur Tourisme, un des plus touchés par le covid, et entre autres, les professionnels des APN qui sont, généralement, des travailleurs indépendants ou des micro-entreprises.
Quant aux universitaires, tout en conservant leur travail, ils se sont retrouvés chez eux, à télétravailler sans grandes connaissances en matière de formation virtuelle ou e-learning.
Il a donc fallu apprendre, et s’adapter aux conditions qui frappaient les professionnels APN, bien souvent des gens d’une grande expertise en savoir-faire, toujours sur le terrain, disposant de peu de temps et avides de formations leur apportant des réponses immédiates à leurs problèmes quotidiens, tout en les maintenant au courant des dernières tendances du secteur pour pouvoir répondre aux demandes à venir.
Très rapidement, ces professionnels des APN, et du tourisme en général, ont vu leurs activités réduites à néant de mars 2020 à aujourd’hui, janvier 2021. Leur principal problème est donc devenu la survie.
Dans ces conditions, après avoir compris comment réaliser techniquement des formations plus ou moins satisfaisantes, les partenaires de Nattur ont accordé qu’accompagner les professionnels passait alors par des sujets permettant de réfléchir à comment s’adapter, tous ensemble, à la nouvelle situation. Avec l’autorisation du Poctefa pour destiner des formations et des actions à combattre les conséquences de la pandémie, l’UdG a donc proposé un certain nombre d’ateliers-formation, dont:
- Post COVID-19 : nouveaux publics, nouveaux produits, nouvelle communication
- Le Tourisme à l’époque post COVID
- Vendre confiance et sécurité en période de crise ?
- Discours communicatif et création de messages axés sur les visiteurs
Ces formations ont reçu un bon accueil (30/50 personnes par session). Première constatation : la dispersion des réactions cédait rapidement la place à l’expression du besoin de se retrouver et de chercher ensemble comment faire face à cette situation. Les ateliers rétablissaient un lien avec le monde extérieur, permettant ainsi d’échapper, en partie, au confinement.
Bien entendu le choix des sujets favorisait fortement l’expression. De même, à l’université, les étudiants exprimaient le même besoin d’accompagnement, de contact, même virtuel.
Si le virtuel présente certains aspects intéressants :
- Gain de temps, ne serait-ce qu’en économisant les déplacements.
- Flexibilité horaire et rapidité avec laquelle on peut organiser une séance
- Modernité (qui n’agit qu’au premier moment)
Pourtant, tout n’est pas merveilleux dans le monde du virtuel.
- Difficultés techniques : manque de matériel, problèmes de réseaux, …
- Manque de contact : entre formateur et participants et surtout entre participants.
- Perte de l’information non-verbale.
- Peut être enregistré et donc écouté à tout moment, d’où perte de participation
- Renforce l’isolement des gens.
- Difficultés pour créer une dynamique de groupe. Renforcement mais monotonie de la classe magistrale, peu participative.
- Besoin de sujets éminemment pratiques, recherche de solutions concrètes, donc besoin de formations pratiques, par exemple : guidage, transmission et interprétation du patrimoine, série de sessions prévues avec le Parc Natural de les Capçaleres del Ter i del Freser, pour la formation de ses guides, reportées au printemps 2021:
- ABC des guides : différentes typologies de guides, cadre juridique, compétences et compatibilités
- Des outils pour le guide interprète du patrimoine : accueil et conduite de groupes, ressources didactiques pour l’interprétation du patrimoine
- Création de produits en espaces naturels et commercialisation
Nous trouvant aux débuts de l’enseignement virtuel généralisé, un travail commun de tous les acteurs impliqués : pédagogues, professeurs, participants, s’impose pour élaborer une pédagogie du virtuel. Certains points semblent déjà apparaître :
- Le virtuel ne doit pas substituer présentiel et vice-versa : prendre le meilleur de chacun.
- Le formateur passe de transmetteur de connaissances, à animateur maitrisant la dynamique de groupe
- Le virtuel ne doit pas reproduire le présentiel : substitution du cours magistral par de brèves pastilles de 10 minutes déclencheurs de réflexion et de cas pratiques.
- Le virtuel, basé sur internet et les ordinateurs, doit utiliser tout le potentiel de ces outils pour travailler à partir de tâches, de cas pratiques, réunions, débats et jeux de rôle, …
- Passer à une pédagogie des petits groupes
- … et tout ce qui reste à apprendre.
Le virtuel est venu pour rester, mais à sa place, au service des objectifs pédagogiques et formatifs.